Plus de Bretagne dans les politiques municipales

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  • 7 septembre 2025

L’actualité valide nos alertes

Le dossier devait initialement être dévoilé en juin  dernier. Aujourd’hui la rentrée sociale confirme ce que nous dénonçons depuis des années : le modèle centralisé de la République française, que nous appelons la dioïcocratie 1, est incapable d’apporter des réponses crédibles aux besoins des territoires.

Alors que les parlementaires et le gouvernement s’étripent à Paris sur des “solutions” hors-sol, les problèmes concrets explosent ici, en Bretagne, et les acteurs locaux n’ont d’autre choix que d’agir par eux-mêmes.

Téléchargement : https://bretagne-majeure.bzh/pellgargan/diavaez/250815_BM_Initiatives-Municipales.pdf

  1. 1. Le signal culturel : Breizh A Live à Karaez

Aujourd’hui même, à quelques rues de cette mairie, des dizaines d’artistes bretons se retrouvent pour lancer un cri d’alerte festif avec Breizh A Live : Gwennyn, Dan ar Braz, Miossec, Tri Yann, Anza, Gilles Servat et tant d’autres. Leur message est clair : « Si la langue s’en va, le reste partira ».
Au-delà d’un concert, c’est un signal culturel et citoyen : la Bretagne veut vivre, parler, transmettre. La moitié des brittophones actuels a moins de 35 ans. Cela prouve que notre langue et notre culture peuvent être un levier d’avenir – mais à condition que les collectivités disposent des moyens et de la volonté pour les soutenir. Ce n’est pas un supplément d’âme : c’est le cœur de la démocratie locale.

  1. 2. Le signal social : les hôpitaux et la santé

Pendant ce temps, en Côtes-d’Armor comme en Centre-Bretagne, les élus se battent contre la désertification médicale. Une quarantaine de maires ont déjà défié l’État en prenant des arrêtés pour sommer les pouvoirs publics d’agir. Quinze d’entre eux ont été convoqués au tribunal administratif, preuve que la République préfère poursuivre des maires plutôt que de résoudre la crise sanitaire.
À Carhaix, le comité de vigilance hospitalière rappelle que sans compétences fiscales et organisationnelles propres à la Bretagne, il est illusoire de maintenir un réseau de santé équilibré. Une pétition déposée au Sénat propose un établissement public régional de santé, financé par la fiscalité sur les résidences secondaires et le foncier. Voilà une autonomie utile, concrète, crédible.

  1. 3. Le signal politique : l’opinion bascule

Un sondage Ifop pour Régions & Peuples Solidaires, publié fin août, le confirme :

  • 71 % des Français veulent que les régions aient beaucoup plus de pouvoirs ;
  • 68 % soutiennent un redécoupage régional respectant l’histoire et la culture (80 % en Alsace, 72 % en Bretagne) ;
  • 65 % des Bretons de la Bretagne historique veulent la réunification avec la Loire-Atlantique ;
  • 90 % jugent l’État central “déconnecté des réalités locales”.

Ce n’est plus l’opinion de quelques militants régionalistes : c’est une demande de masse, partagée par la jeunesse, les élus municipaux, les citoyens ruraux comme urbains.

  1. 4. Le signal social et populaire : la colère qui monte

Les plateaux télé hexagonaux commencent à s’inquiéter d’un possible “nouvel automne des colères”, rappelant 2018. Mais en Bretagne, nous n’avons pas la mémoire courte :

  • 2013, les Bonnets rouges rassemblaient paysans, salariés et patrons autour de 15 000 doléances ;
  • 2018, les Gilets jaunes sont partis de nos ronds-points ;
  • 2025, nous retrouvons les mêmes ingrédients : abandon, injustice fiscale, services publics effondrés.

Ce que les élites parisiennes refusent d’admettre, c’est que la cause n’est pas la conjoncture mais le système. Tant que la dioïcocratie persistera – ce pouvoir administratif centralisé qui confisque l’impôt et décide à notre place – nous ne ferons que gérer les symptômes d’une maladie structurelle.

  1. 5. Notre appel : autonomie utile et action municipale

Face à ce constat, Bretagne majeure ne se contente pas d’un discours de protestation. Nous proposons un cadre d’action à la portée des élus municipaux, même isolés, et une vision d’ensemble :

  • Culture & langue : soutenir activement le breton et le gallo dans la signalétique, l’école, la vie publique.
  • Santé : exiger la création d’un établissement public régional de santé, financé par des recettes relocalisées.
  • Climat & logement : lancer localement des plans de plantation, de rénovation et d’énergies renouvelables.
  • Démocratie : publier les budgets, activer les conseils citoyens, rendre visible la part des impôts captés et redistribués.

Ce n’est pas de l’utopie : ce sont des mesures déjà testées ailleurs en Europe, qui marchent, et qui pourraient marcher ici si nous cessons d’attendre un feu vert de Paris.

  1. Conclusion

Le 6 septembre 2025, à Karaez, les signaux convergent : les artistes, les élus, les citoyens, les sondages. Tous disent la même chose : re zo re.
Nous appelons donc à une mobilisation sereine mais résolue pour préparer une autonomie bretonne utile, démocratique et contrôlable. C’est le seul moyen de sortir du cercle vicieux de la colère, de la résignation et des promesses non tenues.

La Bretagne a déjà montré qu’elle savait se lever, débattre et proposer. Il est temps de traduire cette énergie en institutions et en moyens. Sinon, demain, nous serons condamnés à rejouer indéfiniment la même scène : un peuple qui crie, un État qui réprime, et une démocratie qui s’étiole.

Breizh a zo bev. Breizh a zo gouest.
La Bretagne est vivante. La Bretagne est capable.

1 Dioïcocratie, proposition de définition : https://blog.bretagne-majeure.bzh/2025/07/14/la-dioicocratie-anatomie-dun-monstre-froid/